En 1913, l’Europe est dans une position incontestablement dominante par rapport au reste du monde. Cette domination est militaire, économique, coloniale, culturelle, artistique, idéologique, politique… bref, elle est totale et multiforme, elle s’étend dans tous les domaines et elle est alors incontestée. Les changements qui pourtant traversent les pays européens sont profonds et de nature à bouleverser les repères traditionnels, les fondements anthropologiques de toujours. Révolution industrielle, développement du capitalisme, mondialisation des échanges sont déjà, à cette époque des forces qui retravaillent les traditions et leur donnent une inflexion inédite. Les arts, sous la bannière de cette « modernité » brandie par les différentes avant-gardes connaissent une efflorescence remarquable et souvent surprenante.…
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Rimbaud, “Ma Bohème”
Arthur Rimbaud fait figure d’exception dans le paysage de la littérature, et plus généralement de l’art. La Légende qui accompagne sa personnalité hors-norme a fait de lui successivement un voyou, un vagabond, un maudit, un mystique, un voyant, un révolté, un génie… Il est vrai que le personnage n’a cessé de susciter des interrogations, des études, des analyses, et qu’aujourd’hui encore subsistent bien des zones d’ombre quant à la destinée de ce poète adolescent. Il aura composé l’essentiel de son œuvre entre l’âge de 15 et 20 ans, après quoi il se tait, de manière définitive. Il y a un « mystère Rimbaud », en particulier dans ce silence qui succède à…
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Hamlet, Shakespeare
Rarement une œuvre, dans l’histoire de la littérature mondiale, aura fait couler autant d’encre. Les études critiques, commentaires, allusions, citations, les reprises ou les adaptations d’Hamlet sont si nombreuses qu’on en perd le compte. Il semble que Shakespeare ait atteint avec cette pièce le coeur de quelque chose qui reste cependant étrangement mystérieux à tous ses commentateurs. Les interprétations les plus contradictoires -parfois les plus délirantes, ont été faites à son sujet, et continuent à être faites sans qu’aucune ne puisse s’imposer définitivement aux dépens des autres comme étant la plus légitime. Shakespeare lui-même n’a naturellement pas donné la clé de sa pièce, n’a rien laissé en évidence qui permettrait…
- Argumentation, Commentaire composé, Culture littéraire, Général, La Fontaine, Lecture analytique, Lecture linéaire, Littérature, Oral, Poésie
Le Héron/La Fille
Les Fables de La Fontaine sont bien connues pour être de petits apologues mettant en scène des animaux. « Le Corbeau et le Renard », « Le lièvre et la tortue », « La Cigale et la fourmi » sont quelques uns des innombrables exemples de cette veine animalière. Mais les Fables ont une histoire, elles ont une genèse. Leur rédaction s’est étendue sur plusieurs années et cela a laissé l’opportunité à Jean de La Fontaine d’affiner son projet, d’aiguiser son écriture, d’approfondir son art. Entre 1668, date de publication du premier recueil, d’où sont issues nombre de ses fables les plus célèbres, et 1678 date de publication du second recueil, il s’est passé dix ans.…
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La laitière et le pot au lait
«…et au terme de toutes mes aventures, je me suis retrouvé Gros-Jean comme devant…» La langue française d’aujourd’hui foisonne de ces expressions désuètes qui sont pour nous comme l’écho d’un autre temps, comme le reflet à la fois proche et lointain d’une époque où, pour parler la même langue, nous n’avions pas exactement les mêmes cadres de référence, la même façon de penser, la même culture. Les Fables de La Fontaine, abondamment étudiées dans nos écoles, portent en elles cet état passé de la langue. Que l’auteur ait forgé lui-même ou contribué à populariser des expressions telles que ” vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, un tiens vaut mieux…