«…et au terme de toutes mes aventures, je me suis retrouvé Gros-Jean comme devant…»
La langue française d’aujourd’hui foisonne de ces expressions désuètes qui sont pour nous comme l’écho d’un autre temps, comme le reflet à la fois proche et lointain d’une époque où, pour parler la même langue, nous n’avions pas exactement les mêmes cadres de référence, la même façon de penser, la même culture.
Les Fables de La Fontaine, abondamment étudiées dans nos écoles, portent en elles cet état passé de la langue. Que l’auteur ait forgé lui-même ou contribué à populariser des expressions telles que « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, aide-toi, le ciel t’aidera, montrer patte blanche, ce n’est pas la mer à boire, tirer les marrons du feu », et tant d’autres, il est en tous cas certain que nous lui devons ce contact établi, ou rétabli avec une société aujourd’hui révolue, étonnamment proche de nous dans certains de ses aspects, étrangement éloignée quant à d’autres.
La laitière, avec son pot au lait renversé est précisément celle qui se retrouvera Gros-Jean comme devant. Comme devant quoi ? Eh bien comme devant que son âme, emportée par une flatteuse erreur, ne lui fasse par trop battre la campagne et construire force châteaux en Espagne.
Si vous voulez vous procurer les Fables de La Fontaine en œuvre intégrale.
Téléchargez gratuitement le texte de la fable et son commentaire en version audio: Textes et audio