L’Etranger d’Albert Camus est une oeuvre à la fois simple et complexe. Simple par la façon sans détour dont elle se présente au lecteur, simple par la clarté et la fluidité de son langage, simple également par la relative banalité des péripéties qui y sont mentionnées. Un sentiment de gêne, d’étrangeté, voire de malaise rôde autour de nous cependant à mesure que nous nous enfonçons dans la lecture car à la vérité dans ce roman, force est de constater que rien n’est simple.
Journal intime ou récit rétrospectif ? Un personnage idiot ou manipulateur ? Coupable ou innocent ? La scène du meurtre de l’arabe est emblématique de cette profonde ambiguïté et constitue en outre le point de basculement pour le personnage de Meursault. Il passera en effet de l’innocence à la culpabilité, de la liberté à la prison, et nous passerons avec lui, dans cette oeuvre bipartite, de la première à la seconde.
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