Les Fleurs du Mal

Lorsqu’elles paraissent en 1857, ces Fleurs du Mal font scandale. Oeuvre d’une vie, fruit de nombreuses années d’élaboration et d’un travail assidu, le recueil de Baudelaire synthétise la quintessence de son expérience poétique, qui est en même temps une expérience existentielle, une manière d’appréhender et de sentir le monde.

A parcourir le compte-rendu du procès des Fleurs du Mal, on constate que le procureur Pinard (sic), pour accusateur qu’il soit, n’en est pas moins un lecteur attentif et intelligent de l’oeuvre, qui évolue dans son réquisitoire aux marges de la fascination. Las, il parviendra tout de même à faire censurer six poèmes.

Et il est intéressant, pour qui étudie Baudelaire de près, de s’intéresser au procès et à ses enjeux, aux passions qui se sont affrontées lors de débats qui ne sont anachroniques qu’en apparence. Ces controverses autour de l’art et de la morale, si elles se sont déplacées dans leurs présupposés, n’en gardent pas moins toute leur actualité.

Mais au-delà de ces péripéties judiciaires, pour tourmenté et sujet au désespoir qu’il soit, Baudelaire aura quand même réussi, et de manière éclatante, à mener à bien l’essentiel de son projet : sauver quelque chose du terrible naufrage de l’existence, de la corrosion du Spleen et de l’empire de la mort, sauver quelque chose et nous le donner, nous l’offrir sous forme de vers aux résonances infinies, qui roulent en nous leurs échos, et nous roulent, nous aussi, dans les replis de leur musique.

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