L’oeuvre de Montaigne, selon le mot même de son auteur est “unique en son genre” : Polymorphe, mouvante, changeante, imprévue, il n’est pas facile de l’appréhender et de s’en faire, de prime abord, une idée bien nette et définitive, d’autant que Montaigne se plaît à perdre son lecteur au gré des digressions, parenthèses, retours en arrière et discontinuités de toutes sortes qu’il lui ménage dans l’exposé de son propos.
Cette écriture qui saute “du coq à l’âne”, qui va “à sauts et à gambade”, loin de nous décourager doit au contraire nous inciter à aborder cette lecture selon des perspectives neuves, afin d’accommoder notre regard à l’objet que nous avons à considérer. Ainsi qu’une conversation qui roule sur certains sujets de manière aléatoire et en apparence désordonnée, l’oeuvre de Montaigne est faite de ces itinéraires imprévus, de ces “incidentes” et changements de cap.
C’est d’ailleurs tout à fait consciemment que l’auteur procède de la sorte. Il donne ici dans ce chapitre “Sur la vanité” une sorte de justification sur la façon d’écrire qu’il a adoptée. Loin de nuire à la compréhension du contenu, cette forme est la parfaite intelligence du fond, son expression la plus adéquate.
Pour vous plonger dans la lecture de Montaigne, c’est ici : Les Essais