Shakespeare, Hamlet

Rarement une œuvre, dans l’histoire de la littérature mondiale, aura fait couler autant d’encre. Les études critiques, commentaires, allusions, citations, les reprises ou les adaptations d’Hamlet sont si nombreuses qu’on en perd le compte. Il semble que Shakespeare ait atteint avec cette pièce le coeur de quelque chose qui reste cependant étrangement mystérieux à tous ses commentateurs. Les interprétations les plus contradictoires -parfois les plus délirantes, ont été faites à son sujet, et continuent à être faites sans qu’aucune ne puisse s’imposer définitivement aux dépens des autres comme étant la plus légitime. Shakespeare lui-même n’a naturellement pas donné la clé de sa pièce, n’a rien laissé en évidence qui permettrait de trancher, hors le texte bien sûr…

Et ce texte est remarquablement ambigu et complexe, malgré une apparente lisibilité de l’intrigue. A chaque ligne, équivoques et signes viennent peupler le corps d’un dialogue qui semble transparent de prime abord, mais qui s’opacifie de plus en plus à mesure que l’on progresse et à mesure que le personnage d’Hamlet lui-même s’enfonce inexorablement dans les méandres de son âme malade et dans les inextricables contradictions auxquelles son inaction l’expose.

Je vous propose ici un parcours à travers cette œuvre énigmatique et géniale qui laissera sans doute plus de questions en suspens qu’elle n’apportera de réponses. J’espère en tous cas que cela permettra d’y jeter quelques lumières, ainsi que leurs ombres.