Dom Juan (1665), acte I, scène 2, la tirade de l’inconstance

Dans cette pièce baroque, qui ne respecte aucune des règles du classicisme, l’action peine à avancer dans une direction bien définie. Le caractère même de Dom Juan, sa passion prédominante, d’enchaîner les conquêtes amoureuses, le pousse à d’éternels recommencements. Sitôt qu’une femme est conquise, il faut l’abandonner à son sort pour se consacrer à d’autres inclinations naissantes, et faire éternellement tourner la roue de sa bonne fortune.

Aussi ne doit-on chercher dans l’intrigue de cette pièce aucun suspense. L’enjeu n’est pas tant l’action, “ce qui va arriver”, puisque le futur de Dom Juan semble devoir pour toujours se modeler à la semblance de ce qui a déjà eu lieu, que les discours. C’est une pièce en effet où l’on ne fait que parler. Dom Juan, Done Elvire, Sganarelle, Dom Luis, tous y vont de leur tirade pour tenter d’expliquer aux autres que leur façon de voir les choses est la bonne. Molière se délecte à ces joutes verbales, à ces échanges “à fleurets mouchetés” qui allient l’élégance et l’audace, et font servir toutes les ressources d’une rhétorique théâtralisée.

Voyons donc le libertin à l’oeuvre, et avec quel brio oratoire devant un Sganarelle pantois, il encense l’immoralité.

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